Paroles |
Rudyard Kipling |
Musique |
Bernard Lavilliers |
Année |
1988 |
Album |
If |
|
Si tu peux voir détruit l'ouvrage de
ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre
à rebâtir
Ou perdre en un seul coup le gain
de cent parties
Sans un geste et sans un soupir
Si tu peux être amant sans
être fou d'amour
Si tu peux être fort sans
cesser d'être tendre
Et, te sentant haï, sans
haïr à ton tour
Pourtant lutter et te défendre.
Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot
Si tu peux rester digne en étant populaire
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi
Si tu sais méditer, observer
et connaître
Sans jamais devenir sceptique
ou destructeur
Rêver, mais sans laisser
ton rêve être ton maître
Penser sans n'être qu'un
penseur
Si tu peux être dur sans
jamais être en rage
Si tu peux être brave et
jamais imprudent
Si tu sais être bon, si
tu sais être sage
Sans être moral ni pédant
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils. |